Des ressources nouvelles
Le
Syndicat intercommunautaire du littoral va construire, avec le groupe Vinci, un
centre de traitement et de valorisation multifilières dernier cri qui ouvrira
en 2015 à Échillais.
Le futur centre d’Échillais, dont les
travaux devraient commencer l’an prochain, sera entièrement cloisonné et
insonorisé. (PHOTO DR)
Le dernier acte
du futur centre multifilières de valorisation des déchets s’ouvre aujourd’hui
pour le Syndicat intercommunautaire du littoral (1). Cette usine de traitement
des « poubelles grises » dernier cri devrait ouvrir en 2015, à Échillais à côté
de l’actuelle usine d’incinération des ordures ménagères.
Après avoir
planché pendant plusieurs années sur des solutions pour être performants et
autonomes, tout en répondant aux nouvelles normes du Grenelle, les élus se sont
lancés. Ce sera avec le concours de Vinci, retenu sur un appel d’offres
international. Certes, il en coûtera la coquette somme de 82 millions d’euros,
mais la nouvelle usine est annoncée comme ultramoderne. Revalorisation maximale.
Le Syndicat
intercommunautaire du littoral (SIL) a hésité avec la méthanisation mais a
finalement opté pour une solution mécano-biologique. La future usine recevra
donc les ordures ménagères des 94 communes de la Saintonge maritime qui englobe
le tiers de la population du département. Par tri mécanique, le contenu des
poubelles grises sera réparti.
Les déchets
organiques seront transformés en 8 335 tonnes de compost certifié haute qualité
qui sera revendu aux agriculteurs. Les 2 400 tonnes de métaux ferreux et
non-ferreux prendront la voie du recyclage et de la revalorisation.
Par la
combustion, le reste servira à produire de l’énergie. Une partie chauffera la
base aérienne à 100 % (équivalent de 3 400 foyers), alors qu’actuellement,
l’usine d’Échillais ne le fait qu’à 80 %. Grâce à l’autre partie, l’usine
produira de l’électricité qui assurera son autoconsommation et permettra aussi une
revente à EDF (équivalent de la consommation de 11 000 foyers).
Enfin, les 16 500
tonnes de mâchefers, autrement dit les cendres des fours, trouveront une
nouvelle vie en jouant le rôle de sous-couches routières. Ni bruit, ni odeur.
« Aujourd’hui,
alors que le pétrole est rare et cher, les ordures ménagères constituent une
ressource nouvelle », explique Henri Sanna, maire d’Échillais. En effet, «
déposer les déchets en décharge n’est pas une solution à long terme », poursuit
Bernard Grasset qui met en avant une maîtrise publique du traitement des
déchets. Car pour l’heure, 45 % des déchets pris en charge par le SIL, partent
au centre d’enfouissement de Clérac, une structure privée.
La nouvelle
usine, qui devrait parfaitement s’intégrer dans le paysage, sans émettre ni
odeurs, ni rejets liquides, ni bruit, malgré les fumées permanentes, traitera
85 000 tonnes de déchets ménagers et 12 000 tonnes d’encombrants issus des
déchetteries. Les 850 contrôles annuels promis par les services de l’État
devraient garantir un impact proche de zéro sur l’environnement.
« Outre notre
meilleure performance, le coût de la collecte et du traitement ne sera pas
augmenté pour les administrés », insiste Robert Chatelier, président de
Sud-Charente. Au-delà du Grenelle.
Ce nouveau centre
de revalorisation des déchets, qui créera 15 postes et emploiera donc 30
personnes en tout, entraînera la fermeture des deux centres de traitement des
déchets actuels d’Échillais et Saint-Pierre-d’Oléron (2).
Il permettra
surtout au SIL, d’envisager sereinement l’avenir sur vingt-cinq ans. C’est une
façon d’anticiper l’obsolescence des deux usines actuelles, ainsi que
l’augmentation des tonnages à venir du fait de la croissance démographique
soutenue.
Paré de son
nouveau centre multi filières, le Syndicat intercommunautaire du littoral
répondra largement au Grenelle de l’environnement avec 94 % des déchets
valorisés, pour 65 % préconisés. Et réduira à peau de chagrin, le stockage en
centre d’enfouissement, trois fois plus taxé.
(1) Le Syndicat
intercommunautaire du littoral (SIL) réunit les communautés d’agglomération
Royan Atlantique (Cara) et du Pays rochefortais (CAPR), ainsi que les
communautés de communes de l’île d’Oléron, du bassin de Marennes, de
Sud-Charente et de Gémozac-Saintonge viticole.
(2) D’ici à 2023, le territoire du Syndicat intercommunautaire du littoral (SIL) devrait voir sa population augmenter de 20 %.
(2) D’ici à 2023, le territoire du Syndicat intercommunautaire du littoral (SIL) devrait voir sa population augmenter de 20 %.
SUD OUEST Publié le 25/02/2013 Par Kharinne Charov
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